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MER <-- LIBRE --> RIVIÈRE
Le 8 mars 2024, nous appelons à une journée d’action contre le cloud — pour un cessez-le-feu permanent en Palestine et pour la fin du génocide facilité par le complexe militaro-technologique du gouvernement israélien.
Cet appel est une révision de l’appel de l’année dernière pour une grève internationale trans★féministe d’épuisement numérique. Cette année, nous appelons les groupes à se rencontrer, à agir et à imaginer des approches solidaires pour boycotter, condamner et se détacher du régime du cloud. Nous appelons à des actions contextuelles basées sur des expériences collectives de vie, en ce moment, en ces lieux. Nous n’appelons pas à une grève, comme nous l’avons fait l’année dernière, par solidarité avec celles et ceux qui utilisent les plateformes du Cloud pour organiser la résistance contre la violence militaire et pour témoigner du génocide en Palestine.
Les Big Tech profitent de l’intensification de la circulation dans les médias sociaux et attirent des investissements de toutes parts, tout en continuant à conclure des contrats de plusieurs millions de dollars avec des régimes autoritaires pour “innover” dans l’industrie de l’armement, développer des logiciels d’espionnage et mener des campagnes marketing qui promeuvent le gouvernement israélien. Cependant, nous sommes dans une impasse. Les Big Tech sont également les fournisseurs d’infrastructures qui permettent de contourner le blocage quasi-total de la presse et le black-out des médias. Alors que l’armée israélienne continue d’assassiner les journalistes sur le terrain à Gaza, le seul moyen de faire circuler l’information est de jouer le jeu des propriétaires d’infrastructures et de la roue de hamster militarisée de la viralité des médias sociaux, tout en opérant sous l’œil vigilant des politiques de modération et de censure biaisées de ces plateformes. Dans ce paysage cognitif infernal, dans cette infrastructure toxique, nous ne pouvons pas appeler à une grève totale contre le Cloud parce que l’interruption et la destruction de l’infrastructure technologique ont été utilisées comme une arme de guerre pour isoler, terroriser et tuer dans l’obscurité. Nous devons affronter ce moment comme il se présente.
La lutte pour une Palestine libre est une lutte queer, trans★féministe. Le 8 mars sera donc une journée d’organisation, de révolte, de refus, de deuil, d’amour sauvage, de rage, d’abolition, de célébration et d’inconfort ancrée dans la résistance révolutionnaire indissociable de la lutte anticoloniale et anticapitaliste. Cette lutte concerne le travail et le soin. Elle est contre le racisme, contre le génocide, contre l’apartheid, pour la vie queer et pour la techno-politique trans★féministe.
Ce 8 mars sera riche d’actions de résistance au récit centralisé, majoritaire, banal et normalisant de l’informatique contemporaine. Des actions qui attirent l’attention sur la façon dont les États-nations, les entreprises technologiques, les sociétés du combustible fossile et l’industrie financière collaborent pour effacer des populations entières, y compris leurs cultures. // Des micro-actions qui résistent à l’appauvrissement des possibilités créatives de la vie que les Big Tech réduisent. // Des actions à grande échelle qui mettent radicalement en avant des techno-diversités vernaculaires, situées et spécifiques, fondamentales pour la résistance et la survie. // Des moments méso qui nous demandent de réfléchir à notre propre responsabilité. // Des actions collectives qui refusent l’infra-solutionnisme en réponse à toutes les difficultés : écologiques, sociales, économiques ou de circulation des savoirs. // Des actions locales qui interpellent la violence infrastructurelle à différentes échelles en parralèle. // Des actions transnationales qui nous aident à nous rappeler que nous ne sommes pas seul⋅es.
En solidarité avec les efforts de résistance en cours, ainsi qu’avec la nécessité de rendre la lutte visible, nous devons trouver comment nous pouvons ensemble nous désinvestir des habitudes technologiques quotidiennes qui continuent à renforcer notre complicité avec ces actes violents. De Google Drive à Instagram, s’il n’y a pas d’extérieur à ces entreprises, nous devons trouver d’autres moyens de leur résister.
Palestine libre !
Soudan libre
!
Congo libre !
Ukraine
libre !
Il n’y a pas d’abondance tant qu’il n’y a
pas d’abondance pour tout le monde. !
Pas de
business as usual !
Pour une autre
présence de ce qui est présent !
Pas de
technologie pour le génocide !
Cette journée d’action contre le Cloud est organisée par :
Varia
The Institute for Technology in the Public
Interest
Constant
Institute of Diagram
Studies
The Digital
Discomfort Working Group
Hackers &
Designers
ooooo
Tecnosandías
Hamaca
in-grid
NeON
خريطة
الظلام ☄︎ Cartography of Darkness
+ tous celles et ceux qui ne
peuvent pas signer à cause de la censure sanctionnée par l’État